vendredi 26 février 2010

" Fausta" Au cinéma l'Excelsior de Saint-Dié-des-Vosges avec Amnesty

L'association Art et Essai du cinéma Excelsior confime son soutien aux actions d'Amnesty International en programmant ce film à ne pas manquer ; FAUSTA de Claudia LLOSA

Séances les mercredi, jeudi, dimanche et lundi à 20h30

le vendredi à 20 heures et la samedi à 18 heures.
Tarif : 5,50 euros et 4 euros adhérents et moins de 25 ans.

À l'occasion de la projection de ce film, nous vous proposerons des pétitions à signer afin de défendre des "personnes en danger" il s'agit de
Lamba Soukouna victime de maltraitance policière en France.
Ablikim Abdiriyim prisonnier d'opinion en Chine.
Les membres de l'Opim Harcelés, criminalisés parce qu'ils revendiquent leurs droits économiques, sociaux et culturels au Mexique.
Vous pouvez également signer le pétitions, les livres d'or en ligne


Synopsis

Fausta, très belle jeune femme péruvienne, est atteinte du syndrome de « La teta asustada », transmis par sa mère qui vient de mourir. L’oncle qui les héberge exige de Fausta qu’elle parte enterrer sa mère au village natal et finance les funérailles.

La jeune femme, introvertie et sauvage, devient employée de maison chez une célèbre concertiste, à qui elle va redonner l’inspiration en lui chantant des poèmes en quechua. Cette rencontre est pour Fausta un premier pas vers sa libération …


Cautériser les plaies
Le film Fausta, soutenu par Amnesty International France, explore sur un mode intimiste et métaphorique, les cicatrices laissées par la guerre au Pérou.


Fausta est enfermée. Son joli minois grave disparaît derrière sa frange et ses longs cheveux raides comme des barreaux de prison. Sa vie quotidienne est strictement délimitée par la peur de se déplacer. Craignant d’être rattrapée par les âmes perdues, la jeune fille marche en rasant les murs… Comme beaucoup d’enfants de la guerre, elle souffre des séquelles laissées par vingt années de conflit entre les militaires et la guérilla du Sentier lumineux. Entre les années 1970 et 1990, des milliers de femmes notamment ont été victimes de violences. Fausta, elle, a été témoin du viol de sa mère et du meurtre de son père depuis le ventre maternel. Alors, pour se protéger de toute « intrusion », elle a caché dans son vagin une pomme de terre : « seule la répulsion éloigne les répugnants ». Mais un jour, le tubercule se met à germer menaçant la vie de la jeune femme. Dans son village, on dit d’ailleurs qu’elle est atteinte de la teta ausustada (le sein apeuré): sa mère lui aurait transmis sa peur en l’allaitant, c’est le « lait de la douleur ». Fausta vit ainsi sur le fil de la folie. Et le film commence à ce carrefour de sa vie.


Ce deuxième long-métrage de la cinéaste italo-péruvienne Claudia Llosa raconte les étapes d’une reconquête de soi. En s’engageant comme domestique chez une musicienne bourgeoise, Fausta va progressivement sortir de son milieu familial étriqué, de son silence. En chantant des ritournelles en quechua, elle finira par piquer la curiosité de sa patronne, peut-être même à la rendre un peu jalouse.




Le parcours de la jeune Péruvienne est une métaphore de l’histoire contemporaine de son pays, de son mutisme, de ses tabous, de ses traumatismes. On admire les cadrages extrêmement soignés, l’interprétation des personnages notamment le jeu délicat de l’actrice principale Magaly Solier. Quelques échappées sur le quotidien des villageois allègent par ailleurs l’âpreté du film : pour pallier le manque de moyen et sauver la face, les parents de la mariée présentent à leurs invités - et surtout au photographe - un buffet alléchant… en carton-pâte ! Malheureusement, le film souffre d’un excès de symboles un peu lourds, le jour du mariage de sa cousine, Fausta perd sa mère, saigne du nez, blancheur de la robe de mariée, tache écarlate du sang, un chien errant mange une colombe immaculée… Malgré ce bémol, on reste impressionné par ce trajet intérieur qui esquisse la voie d’une libération.

Le film a reçu un Ours d’or à Berlin en 2009 et le Prix de la critique internationale,
Fausta (La Teta asustada), Claudia Llosa
Aurélie Carton


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